Les Différences Sexuelles
Partie 3
Quelles sont les politiques menées à l'internationale ?
La France bien qu'elle est mis du temps à accepter les droits des LGBTQ+ pourrait être considérée comme un havre de paix tant la situation dans les autres pays peut être catastrophique.
Comme nous pouvons le voir, dans le monde, 71 pays considèrent l'homosexualité comme un crime, c'est le cas d'une grande majorité des pays du moyen-orient elle est parfois punie par la peine de mort, en Arabie par exemple. Mais la France est-elle le meilleur exemple ? D'autres pays ont-ils avancé au même train qu'elle ?
La Suède est un pays avant-gardiste sur le plan de l'écologie mais aussi sur le plan de l'homosexualité. En effet, c'est le 1er avril 2009 que le mariage dit « sexuellement neutre » est proclamé et s'ensuit 6 mois plus tard l'annonce de la première église majoritaire à marier les couples de même sexe au monde. Très vite et sans grande manifestation opposantes, le pays s'habitue à cette nouvelle réforme qui est passée naturellement dans les esprits. Les homosexuels ont donc droit à la PMA (Procréation Médicalement Assistée ) et peuvent faire baptiser leurs enfants dans les églises. Cependant, certains membres du clergé refusent de marier les couples homosexuels et sont donc remplacés par d'autres pour ces occasions.
Néanmoins l'Église de Suède reçoit des lettres de mise en garde par d'autres Eglises qui pensent qu'elle souille les paroles de Dieu.
« Partout où l'amour apparaît, un miracle se produit. » Le prêtre Ludvig Jönsson
Nonobstant, la Suède cache bien des parties sombres. Effectivement, jusqu'en 2012, les transgenres subissaient obligatoirement des opérations de stérilisation. Lorsque le gouvernement apprenait l'état de transgenre d'une personne, avait lieu la stérilisation forcée. Si cette stérilisation n'a pas lieu, alors le changement de sexe n'est pas autorisé par l'état.
Une jeune femme confesse :
« Si j'avais refusé de coopérer ou si j'avais essayé de contourner la loi, jamais je n'aurais eu le droit de changer de sexe. Ils m'ont tellement poussée à bout que j'ai songé à me jeter du haut d'un pont. Paradoxalement, j'ai dû me sacrifier pour pouvoir être moi-même. Et ça fait mal. »
La loi n'autorise pas les transsexuels à adopter ni à fonder une famille. Beaucoup d'évolutions sont encore à faire sur le plan des droits des transgenres.
Ce n'est qu'en 2001 que la Chine à retiré l'homosexualité de la liste des maladies psychiatriques mais malgré tout, des traitements sont toujours employés. En effet, de nombreuses cures et de nombreux médicaments sont employés pour tenter de « soigner » cette « maladie ». Malgré les poursuites judiciaires, énormément d'hôpitaux psychiatriques sont encore réservés aux homosexuels. Les « thérapies de conversions » pourtant jugées dangereuses et inhumaines sévissent dans la société chinoise. Les traitements sont nombreux : électrochocs, castrations chimiques, confinements,...
Influencés par la société et les normes, de nombreux chinois se rendent eux-mêmes dans des centres censés les soigner et aspirent à devenir « normaux » après avoir reçu des électrochocs sur les parties génitales.
« Je pensais qu’il fallait que j’essaye ça, pour voir si j’avais une chance de devenir une personne normale » confesse un jeune homme de 27 ans en parlant des électrochocs.
L'Inde est un pays très mouvementé sur la question de l'homosexualité. En effet, l'indécision règne comme le prouve la dépénalisation de l'homosexualité en 2009, suivie de la repénalisation en 2013. Enfin en février 2016, la Cour suprême a accepté de réétudier la loi.
« C’est un premier pas dans la bonne direction. Nous sommes encore loin du but mais cela va dans le bon sens » déclare un défendeur des droits homosexuels.
Depuis, la décision a été prise : la loi reste appliquée. En effet, le pays très conservateur qu'est l'Inde a peur de se mettre à dos ses communautés religieuses. De plus, les peines contre l'homosexualité sont très lourdes : emprisonnement à vie ou pour une durée de dix ans et une amende. Néanmoins, cette loi reste très peu appliquée mais est surtout utilisée par des policiers mal-intentionnés qui tentent de récupérer un peu d'argent en échange de leur silence.
Mavendra Singh Gohil est le premier prince Indien à avouer au grand jour son homosexualité :
« J'avais 12 ou 13 ans quand j'ai réalisé que je n'étais pas attiré par le sexe opposé, mais bien par la même sexe. Mais il n'y avait pas internet... il n'y avait personne pour me dire ce que cela signifiait. J'avais été élevé par des serviteurs, je n'avais pas beaucoup d'ami... c'était très troublant. »
Ce jeune prince se mariera même avec une femme afin de devenir « normal » aux yeux de sa famille. Quand enfin il avouera sa différence sexuelle, sa famille le croira malade et l'amènera chez des spécialistes médicaux afin de le « rendre » hétérosexuel. Après son coming-out, sa famille le reniera et ira même jusqu'à le déshériter avant de l'accepter de nouveau au sein de la famille. Fier de qui il est, Mavendra il milite pour les rapports sexuels protégés dans son pays. L'Inde est le troisième pays au monde en nombre de personnes contaminées par le virus du SIDA.
Au sujet du transsexualisme, l'Inde avait une loi qui obligeait les transgenres à s'identifier en tant qu'homme ou femme. Cependant, depuis 2014, l'idée du troisième sexe a été approuvée. De plus, les transgenres ont à présent les mêmes droits que le reste de la population. Certains Indiens s'assument même comme des asexuels.
« Nous sommes tous des êtres-humains, nous sommes tous égaux... Tous ce que nous désirons c'est de l'amour. Les droits pour les homosexuels ne doivent pas être uniquement gagnés devant les cours de justice, mais ils doivent vivre dans le cœur et l'esprit des peuples avec qui nous cohabitons. » Mavendra Singh Gohil.
L'Italie est le dernier pays de l'Europe Occidentale à ne pas reconnaître l-homosexualité comme quelque chose de légal. La plupart des Italiens sont favorables à un statut légal pour les homosexuels (environ 75%). Nonobstant seulement un tiers de cette population accepte le mariage ou l'adoption. Le Premier ministre a même déclaré que l'acceptation du mariage gay était « une défaite des principes chrétiens » et « une défaite pour l'humanité ». De plus l'Italie est un pays très conservateur et il a par exemple résisté pendant 200 ans de plus que la France à l'adoption de la loi du divorce. Enfin la loi pour le mariage gay a été adoptée mais seulement en 2016 après des mois de manifestations dans la rue. C'est le député Matteo Renzi qui a réussi à la faire accepter avec 369 voies contre 193.
Pour les transsexuels, le gouvernement n'est pas plus tendre. Effectivement, le changement de sexe par des chirurgies esthétiques est souvent suivi par des échecs. Ces échecs condamnent parfois les victimes à être ni hommes ni femmes. Beaucoup de transgenres ont porté plainte contre les médecins. En 2011, l'hôpital Policlino Umberto a fait objet de grandes polémiques pour avoir testé de nouvelles techniques chirurgicales sur le corps de ses patients.
« Ils ont démoli mes organes génitaux masculins pour créer une cavité vaginale. Quelques jours après l'intervention, une infection s'est déclenchée et la cavité s'est refermée. Je vais devoir porter un dilatateur vaginal toute ma vie. » Rapporte une jeune victime de cet hôpital
La vie de nombreux transsexuels a été gâchée à cause de ces opérations loupées.
« D'un point de vue sexuel, nous ne sommes plus rien. Ils m'ont dit que je ne pourrais plus jamais avoir de vie sexuelle mais qu'au moins, je suis vivante. » Commente une jeune transsexuelle
Au moins 120 personnes se retournent contre leur chirurgien chaque année.
En Toscane, un centre de détention dédié aux transsexuels a ouvert en 2010. Cet isolement est du au fait que les transgenres ne peuvent ni intégrer les prisons pour hommes, ni celles pour femmes. Beaucoup d'améliorations sont encore à apporter en Italie.
En Iran, pays islamique, les droits de la communauté gay sont inexistants car ce pays très conservateur ne reconnaît que le mariage hétérosexuel. Il est pour eux le mariage traditionnel. De ce fait toutes les relations sexuelles homosexuelles sont illégales et aucune distinction n'est faite entre le consentement ou le viol. De plus, la sodomie est un crime pour la politique de ce pays. La peine de mort est parfois employée. Pour être considérés comme homosexuels, il faut que les hommes aient pratiqué la sodomie quatre fois. Les coups de fouet sont une pratique très utilisée.
Ces règles sont les mêmes pour les lesbiennes.
La mention dans la presse iranienne des homosexuels est prohibée sauf si les propos sont insultants.
Un jeune homme de 17 ans a été pendu en 2016 pour acte gay.
“Il n'a pas pu consulter d'avocat et la justice a expédié l'enquête et les poursuites, le déclarant coupable et le condamnant à mort après son arrestation, comme s'il fallait l'exécuter le plus vite possible.” A ajouté Magdalena Mughrabi, directrice adjointe du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient.
C'est souvent le partenaire passif qui est condamné à mort.
Pour les transsexuels, c'est une autre histoire. En effet, l'Iran est même considéré comme l'un des pays acceptant le mieux le changement de sexe. La moitié du coût des opérations est pris en charge par l'état. Cette façon de penser remonte aux années 1970, et c'est une femme transsexuelle qui en a été la précurseuse. Comme en France, le processus de changement de sexe débute par quatre à six mois de thérapie suivis de test hormonaux. Le changement d'identité est aussi autorisé. Cependant la population ne comprend pas bien ce qu'est la transsexualité et pense encore que celle la peut être guérie.
"Certaines personnes croient que les transsexuels sont des hermaphrodites dotés de deux sexes, et que l'opération sert à réparer le corps. Ils ne réalisent pas que le corps va bien, mais que c'est l'esprit qui ne va pas bien." Mohammad, un représentant d'un média irannien pour personnes transsexuelles.
De plus, contrairement aux pays européens et à la communauté LGBTQ+, les transsexuels sont séparés des homosexuels. Enfin, certains homosexuels doivent passer par le changement de sexe alors même qu'ils ne sont pas transgenres afin de pouvoir vivre librement.
Comme pour beaucoup de pays, c'est la désinformation et la peur de l'inconnu qui effraient les populations.
Nous pouvons tout de même souligné que le Pays-Bas fut le premier pays en Europe à autoriser le mariage pour tous en 2001, nous pouvons maintenant espérer que tous les pays rejetant cette sexualité fasse un pas en avant. C'est étrange à dire mais un monde où l'homosexualité serait dépénalisée dans tout les pays ressemble fortement à une utopie.
Etre une figure publique homosexuelle
Présentateurs télé, humoristes, politicien, chanteurs, acteurs, producteurs, français, américains, britanniques, allemands... Tout média dans la majorité des pays du monde contient son lot d'homosexuels.
Il y a peu, un débat a eu lieu sur l'un des candidats à la présidentielle : Emmanuel Macron. Effectivement, cet ancien ministre de l'économie de François Hollande a été accusé de mener une double vie. Il tromperai sa femme avec des hommes comme Mathieu Gallet, principale victime de cette rumeur et directeur de Radio France. Emmanuel Macron a démenti cette rumeur et de nombreuses accusations ont été menées contre Nicolas Sarkozy ou encore Vladimir Poutine qui lanceraient cette dernière afin d'empêcher l'élection de l'ancien ministre et de renforcer les campagnes des candidats de droites.
« Moi en tout cas je ne changerai pas de vie pour eux. Je n'ai pas de double vie » Emmanuel Macron.
Aux Etats-Unis, en 1977, Harvey Milk est le premier conseillé municipal ouvertement homosexuel à être élu dans une grande ville (San Francisco). Durant tout son mandat, Milk soutient tout projet de loi pouvant aider les homosexuels alors même que le sujet est très sensible aux Etats-Unis à cette époque là. Il s'oppose ferment à des lois visant à retirer de fonction public tous les enseignants étant homosexuels. Durant tout son mandat il est en désaccord avec son collègue, Dan White qui finira par l'assassiner en 1978 suite à une violente dispute.
Alex Goude est un présentateur télévision français lui aussi ouvertement homosexuel. Il raconte que jusqu'à ses 25 ans ils se pensait hétérosexuel, il a découvert son homosexualité par hasard en embrassant un homme pour un cours de théâtre. Aujourd'hui, l'animateur est marié et papa. Il avoue ne pas être passé par l'adoption puisqu'il aurait dû taire son homosexualité et qu'il n'avait pas envie de mentir. Bien qu'il ne soit pas engagé, Alex Goude s'assume totalement et ne ment pas quant à son orientation.
Ruby Rose est une actrice et un mannequin australien. Connue essentiellement pour son court-métrage Break Free dans lequel elle se transforme en homme. Elle devient alors une icône des LGBTQ+. Elle créé un scandale lorsque, dans une publicité pour la marque de jeans JAG, elle embrasse un homme. Ses fans sont alors choqués, remettent en question sa sexualité et elle subit des insultes. Elle répond sur Twitter :
« Si j'embrasse une fille, j'utilise ma sexualité pour titiller, si j'embrasse un garçon je trahis la communauté LGBT. Tout va bien les amis, je suis toujours homo. »
Cette communauté qui veut se donner une image si amicale serait en fait prête à mettre de côté une personne pour un simple baiser. Ruby Rose a donc subi une discrimination en son sein alors même qu'elle en défend les droits et l'image.
Troye Sivan est un jeune chanteur australien originaire d'Afrique du Sud. Il a commencé très jeune sa carrière en tant qu'acteur puis il a finalement évolué vers la chanson. Depuis ses débuts dans la musique, Sivan chante des sujets graves (la faim dans le monde, le handicap...) depuis il a évolué vers des sujets un peu plus léger et devient finalement une pop star. Il est maintenant connu dans le monde entier et sa dernière chanson est certainement l'une des plus significatives par rapport à l'homosexualité. Le clip de Heaven est composé d'images d'archives représentant des homosexuels défilant, se battant pour leurs droits. Cette chanson est clairement un hommage à tous les gens qui se sont battus pour la cause homosexuelle...
Il est vrai que dans l'inconscient collectif, nous considérons que le milieu de la mode est dominé par les hommes gays. En plus de tous les stéréotypes que subissent les homosexuels, on dit souvent qu'ils ont du goût ! Cette légende concernant le monde de la mode est-elle fondée ? Mais surtout, les grands artistes de la mode dévoilent-ils leur sexualité à qui veut l'entendre ?
Karl Lagerfeld est, depuis 1983, le directeur artistique de la marque de haute couture Chanel entre autre. Lagerfeld est né en Allemangne et n'a pas coupé tous les ponts avec son pays puisqu'il y dirige a une maison d'édition . C'est un homme qui n'aime pas dévoiler sa vie privée de manière générale, il est tellement secret sur sa vie que nous ne savons même pas la date exacte de son anniversaire. Il est doté d'un certain franc parlé et bien qu'il soit homosexuel, il s'avoue contre le mariage gay.
“Je suis contre le mariage gay, pour la simple raison que, dans les années 60, tout le monde réclamait le droit à la différence. Et maintenant, soudainement, tout le monde veut une vie bourgeoise."
Son argument peut être compris et défendu par une certaine partie de la communauté gay. Notamment par les plus âgés ou ceux qui veulent vivre leur différence. En effet il y a les personnes qui veulent pouvoir vivre comme tout le monde, comme les hétérosexuels mais il y a aussi une minorité qui cherche à préserver ce qui fait d'eux des êtres différents comme Lagerfeld le dit.
Au niveau de l'homosexualité, il avoue ne pas comprendre pourquoi cela fait un tel scandale et comment cela peut être un sujet tabou. Il affirme que pour lui, ça n'a jamais été un sujet dans notre société et que ça ne devrait jamais l'être.
Lagerfeld est différent de par son homosexualité et il l'assume, en revanche, sa pudeur fait qu'il n'aime pas s'étendre sur ce sujet.
Yves Saint Laurent, est né le 1er août 1936 et mort en 2008. Il passe sa jeunesse à Oran avant de partir pour Paris afin de travailler chez Dior. Son influence grandissante va s'expliquer par son talent reconnu dans le dessin, il va grandir dans cette maison et va même jusqu'à remplacer Christian Dior, suite à sa mort soudaine. Yves Saint Laurent décide alors, en association avec Pierre Bergé, de créer sa propre filature. Yves Saint Laurent devient donc l'un des plus grands couturier français, l'un des plus célèbres de l'histoire de la haute couture du XXème siècle.
De sa vie en France nous retiendrons Pierre Bergé avec lequel il vécut de longues années. Bergé reste d'ailleurs un fervent défenseur de la cause homosexuelle, il est aussi le co-fondateur du sidaction. Les deux hommes se rencontrent lors d'un dîner puis ils se rapprochent bien vite et Yves Saint Laurent passera alors le reste de sa vie avec Bergé. Ce n'est pas un couple polémique, ce n'est pas un couple qui fait parler de lui, les deux hommes forment un couple discret et vivent leur relation comme bon leur semble. Malgré ça, Yves Saint Laurent n'assumait pas forcément sa sexualité. Peut-être à cause du fait que dans son adolescence il ait eu des relations avec de jeunes hommes en Algérie et qu'il vivait mal le fait qu'on se moque de lui et qu'on le traite de tapette au lycée.
Jean-Paul Gaultier, né en 1952 en France, il commence à travailler pour plusieurs maisons mais décide de finalement lancer sa propre collection : Jean Paul Gaultier qui ne reçoit pas un grand succès. Il trouve finalement un financement et devient rapidement un nom incontournable dans la mode, dès les années 1980.
"Merci la vie! Je suis gay, têtu et fier de l'être!"
Il explique que c'est en quelque sorte sa grand-mère qui a découvert son homosexualité. Elle voyait en lui un garçon très sensible et donc dès son plus jeune âge elle lui explicite le fait que les homosexuels ne font rien de mal et qu'il faut être gentil avec eux. Plus tard, Gaultier trouvera un compagnon, Francis qui meurt en 1990 du SIDA. Cette épreuve est bien sûr difficile pour le créateur mais il affirme avoir continué son travail toujours plus pour se changer les idées. Aujourd'hui, Jean-Paul Gaultier est un homme gay dont la carrière a bien plus que décollé et l'un des plus grands noms de la haute couture française.
Grâce à ces trois portraits de grands créateurs nous avons pu constater qu'effectivement, les grands noms de la mode en France sont homosexuels mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont des modèles d'acceptation pour tous les homosexuels. En effet, certains cherchent à faire de leur différence une force alors que d'autres se cachent par peur ou par envie, c'est là que se trouve le paradoxe.
Tous ces milieux ne sont pas les seuls concernés par l'homosexualité, la littérature aussi a toujours eu ses figures homosexuelles. Il y a par exemple Eric-Emmanuel Schmitt qui est un auteur français contemporain très connu.
La littérature homosexuelle
De nombreux auteurs et poètes parmi les plus connus étaient homosexuels : Rimbaud, Balzac, Verne, Huysmans... Bien sûr, leur orientation sexuelle n'était pas directement clamée dans leur littérature et pour cause, l'homosexualité a été durant de bien trop longues années, un tabou. Ce n'est que récemment que ce sujet a été transformé sous toutes les formes d'arts et donc la littérature n'y a pas échappé.
Ces dernières années en France, la littérature homosexuelle est un domaine fleurissant. Nous assistons à un épanouissement des maisons d'édition centrés autour de « l'homoromance ».
Nous pouvons noter « MxM bookmark » ;« XBY édition » ; « Mix edition » qui sont totalement spécialisé dans le domaine. Ces éditions mettent en avant des auteurs actuels et pas forcément populaires.
Les textes les plus connus trouvent tout de même leur place dans de grandes maisons d'édition tels que PkJ, on peut noter « Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers » de Benjamin Alire Sáenz primé plusieurs fois aux Etats-Unis ou « Sous la même étoile » de Kelley York.
Zoom :
« Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers » est certainement le livre le plus populaire de Benjamin Alire Saenz, auteur américain. Ce livre a été primé à de nombreuses reprises aux Etats-Unis.
¤ Ce livre raconte l'histoire de deux adolescents un peu perdus qui deviennent rapidement amis et partagent l'un l'autre leur manière de vivre et s'influencent sur leur manière de penser. C'est un roman pour adolescent assez simple dans lequel les sentiments d'Aristote sont intégrés de manière subtile et discrète. Dans ce roman Benjamin Alire Saenz développe une manière de découvrir son homosexualité toute aussi douce que ses personnages. Ici la bonne acceptation au sein de la famille est prônée.
Zoom :
Raphaële Frier est une auteure jeunesse française. Elle a fait des études de psychologie et a toujours aimé écrire.
¤ « Mauvais fils » est un roman de la découverte basé sur la famille. Celle qui n'accepte pas. Ghislain est mis à la porte par son père parce qu'il est gay. Il vit difficilement la rupture avec ses parents et doit apprendre à se débrouiller tout seul de manière prématurée, il n'était pas prêt pour ça. Dans ce roman, le handicap que peut représenter la famille pour un homosexuel est représenté de manière très parlante.
Zoom :
« Cette fille s'était mon frère » est un livre de Julie Anne Peters, auteure dans le Colorado, publié en 2016.
¤ Avant tout, les livres de J-A Peters sont décrits comme des « hymnes à l'acceptation et à la tolérance des différences. » En effet, ses livres ont souvent un protagoniste homosexuel.
¤ Le livre : Regan découvre de nombreuses choses sur son grand frère Liam, le garçon le plus populaire du lycée. Effectivement, elle découvre la transsexualité de son frère qui devient Luna le soir. Elle devient son seul soutient quand il décide de devenir une fille et de l'assumer aux yeux de tous. Avec une mère souvent absente et un père peu ouvert d'esprit, Liam se débat dans un monde de mensonge afin de pouvoir enfin assumer sa vraie identité sexuelle.
Grâce à ces quelques exemples de livres nous voyons que récemment l'homosexualité et la transexualité sont bien plus mis sous les feux des projecteurs dans les oeuvres littéraires. Si elle prône une bonne acceptation des différences sexuelle, elle n'en reste pas moins sociale puis qu'en plus d'histoire d'amour elle retranscrit la difficulté à s'accepter et à se faire accepter dans la société. Mais, la littérature n'est pas le seul média qui retranscrit la vie des LGBTQ+.
Le cinéma, allié des LGBTQ+
Avec le festival du film LGBT organisé pas l'association Des images aux mots qui a lieu en ce moment dans notre région (Occitanie) il est intéressant de remarquer que le cinéma est un média plutôt privilégié pour représenter les LGBTQ+. Les droits et les pensées évoluent avec le temps et le cinéma suit cette évolution. Si l'on se penche par le sujet, l'histoire moderne de l'homosexualité est souvent illustrée par un film. Pour ne pas tous les cités nous pouvons nommer La cage aux folles d'Edouard Molinaro sorti en 1978 contant la vie d'un couple homosexuel presque sans histoire; Le secret de Brookeback Mountain d'Ang Lee en 2005 raconte lui une histoire beaucoup moins légère, celle de deux hommes travaillant dans un western et tombant amoureux, tout ne va pas très bien se passer pour eux. Mais des périodes d'insurrection, de conflits et de non acceptation sont aussi adaptées au cinéma. En voici deux exemples :
Zoom :
¤ « Philadelphia » est un film réalisé par Jonathan Dremme qui est sorti en 1993. C'est le premier film Hollywoodien qui parle du SIDA, de l'homosexualité et de l'homophobie.
¤ Ce film raconte l'histoire d'un jeune avocat nommé Andrew Beckett licencié parce qu'il a le SIDA qui porte plainte contre son cabinet. Lors du procès, il est aidé par Joe Miller, son avocat qui est lui-même homophobe. Ce film est adapté d'une histoire vraie.
Zoom :
« La belle saison » est un film français de Chatherine Corsini sorti en 2015.
¤ En 2015 la situation des homosexuels en France est la même qu'aujourd'hui. Mais le film se déroule dans la Corèze des années 1970. Il nous narre l'histoire de Delphine, fille d'agriculteur que ses parents voient déjà mariée à Antoine alors même qu'elle préfère les femmes. Bien-sûr, ses parents ne sont pas au courant de sa préférence. Bientôt Delphine va à Paris pour ses études et elle y rencontre Carole dont elle tombe follement amoureuse. Les deux jeunes femmes vivent alors une passion cachée...Jusqu'à ce que la mère de Delphine ne les découvrent...
¤ Le film défend la cause homosexuelle, le fait que chaque personne est libre d'aimer qui elle veut alors que la société (en 1970) n'est pas du même avis.
Comme l'affirme les transsexuels interrogés dans la partie 2, cette minorité est elle, beaucoup moins illustré que ce soit au cinéma ou dans tout autre média. En revanche, récemment, plusieurs films traitant du sujet sortent. Tomboy en France raconte l'histoire d'une petite fille se faisant passer pour un garçon. A l'internationale, en 2015 est sorti le film The Danish Girl réalisé par Tom Hooper raconte l'histoire de celui qui serait le premier à être devenu une femme. Mais les pays occidentaux ne sont pas les seuls à se lancer dans la création d'un cinéma homosexuel :
Zoom :
« Man on high Heels » est un film coréen de Jang Jin sorti en 2014.
¤ Avant tout, il faut savoir qu'en Corée du Sud l'homosexualité et la transsexualité sont des sujets très tabous. Dans notre pays, la ma majorité de la jeune population accepte pleinement les différences de sexualité. Ce n'est pas du tout le cas en Corée, même si cela évolue, surtout à Séoul.
¤ Le film : Ji-Wook est un policier respecté de tous, imposant avec sa grande carrure. Son corps est empli des cicatrices de son passé douloureux. Son physique ne laisse aucun doute... sauf que... Ji-Wook est un transsexuel qui a secrètement commencé un traitement d'hormones. Ce dernier est comme beaucoup de Coréens, un macho qui se bat contre la femme qu'il est à l'intérieur.
Ce film est une mise en avant des minorités sexuelles.
Prenons l'exemple d'un réalisateur actuel qui traite de la communauté LGBTQ+ dans la grande majorité de ses films.
Il est considéré comme étant "l'enfant prodige du cinéma", a à peine 28 ans , le québécois Xavier Dolan a déjà derrière lui une carrière et bon nombre de récompenses à son actif. Son premier film, J'ai tué ma mère est sorti en 2009, le succès n'est pas forcément présent pour ce film mêlant des scènes de vie plus ou moins banales à des plans coupés de manière étranges. Dès ce premier long métrage, Dolan traite de sujets qui l'inspirent et qu'il connaît : les relations mère/fils et l'homosexualité. Bilingue en français et en anglais, Dolan combine aussi deux rôles : celui de réalisateur et d'acteur. Il joue ainsi dans des films américains et occupe souvent le rôle principal de ses propres films.
Dolan sait rapidement se faire remarquer par le public LGBTQ+ avec un premier film traitant de l'homosexualité, il sort en suivant Laurence Anyways narrant l'histoire d'un professeur de français qui veut devenir une femme. On aime ou on n’aime pas mais Dolan a franchement contribué à une évolution de la manière dont sont montrés l'homosexualité et la transsexualité dans le cinéma. En effet, Dolan nous montre des personnages sexuellement "différents" qui sont pourtant très bien intégrés dans la société, il cherche ainsi à nous montrer que n'importe quelle sexualité est normale.
"Chez Xavier Dolan et quelques autres réalisateurs et réalisatrices, l'homosexualité n'est plus un sujet dramatique mais une évidence." d'après Didier Roth-Bettoni.
De plus, jusqu'à l'apparition d'un cinéma plus moderne, l'homosexualité n'était pas représenté de manière assumée et c'était plutôt le coming-out etc. qui étaient mis en avant et non la vie en général. Ici on voit que les homosexuels peuvent avoir une vie normale tout en vivant leur sexualité de manière acceptée. Le cinéma de Dolan est un cinéma qui présente les LGBTQ+ dans leur quotidien.
Dolan lui-même est homosexuels mais il refuse néanmoins d'être étiqueté de quoi que ce soit et n'acceptent aucune apparition dans les festivals LGBT et refusent les récompenses qu'il y reçoit. Il a comme ça l'air de ne pas être fervent militant LGBTQ+ mais en réalité il l'est par son œuvre.
Dolan est donc une personne paradoxale. Bien qu'il puise dans sa propre expérience pour créer ses personnages homosexuels, Dolan n'est pas un homme qui clame son homosexualité. Alors même qu'il contribue à l'acceptation et à la mise en lumière des LGBTQ+ il refuse d'être catégorisé et ne parle jamais de son homosexualité personnelle en tant que telle. S'il ne refusait pas d'être étiqueté, nous pourrions presque dire de lui qu'il fait partie du mouvement Queer.
Les queer : fiers de ne pas être comme tout le monde
Tout d'abord, qu'est-ce qu'un Queer ? Ce mot anglais a pour premier sens "bizarre" dans le sens d'anormal mais il est surtout l'équivalent d'insultes françaises du type "pédé" ou autres moqueries. En effet, les précurseurs de ce mouvement dans les années 1990 aux Etats-Unis ont décidé de s'approprier cette expression en signe d'autodérision et de libération plutôt qu'autre chose. La naissance du mouvement serait marquée par la publication cette année-là du livre "Gender Trouble" de Judith Butler. C'est bien à cette époque là que les lesbiennes, gays, bis, trans et toutes les personnes subissant une discrimination en raison de leur préférences ou identité sexuelle ont décidé de se rapproprier le terme. Cette expression a été oublié un moment mais elle revient récemment aux goûts du jour par un large panel de personne. Effectivement, maintenant le queer sont aussi bien homo qu'hétérosexuels, ils peuvent être trans ou cela peut être simplement des hommes efféminés ou des femmes plus masculines.
Ce mouvement est donc né aux Etats-Unis à la fin du XXème siècle. Premièrement, ce sont les transsexuels ayant ou non subis une opération leur permettant de changer de sexe qui sont concernés (l'idée de "réasignation sexuelle" voit le jour dès les années 1950).
Un peu plus tard, le mouvement a pris plus d'ampleur et des homos commencent à se revendiquer Queer. Le mouvement cherche à se montrer avec des slogans tels que "Nous sommes les Queer, nous sommes ici, commencez à vous y habituer.". Les Queer prennent rapidement parti et rejette l'idée de normalisation de l'homosexualité, en effet, ils ne veulent pas que les leurs, les anormaux cherchent une place aussi stigmatisante que celle des hétéro dans la société. Pour les Queer, la différence et une force et elle ne doit en aucun cas devenir une norme universelle.
Être Queer c'est faire partie du mouvement et chercher à effacer toutes les normes que la société voudrait nous imposer :
"Les filles portent du rose. Les garçons portent du bleu. Je porte ce que je veux. Il y a à peine cinquante ans c'était l'inverse. Les garçons préféraient être vus en rouge/rose, ça représentait le courage et la guerre. Les filles étaient en bleu, c'était signe d'innocence et de pureté. Les temps ont changés, notre société a changé. Ces codes là ont changés. Et ces petits "ce devrait être comme ça", ces petits détails de couleurs de vêtements associés au sexe vont changé." Rain Dove.
Rain Dove est une modèle qui a récemment percé, son point fort ? Son physique androgyne, en effet alors qu'elle passe un casting pour femme on la redirige directement vers les casting des hommes. A partir de ce moment là sa carrière démarre, Rain Dove pose et défile aussi bien pour des marques masculines que féminines. Bien que nous puissions penser à un homme en voyant son visage, Rain n'a jamais pensé à changer de sexe. Elle est bien dans sa peau. Parfois on l'appelle "Monsieur" parfois "Madame", aucun des deux ne la dérange. Pour elle "La prochaine grande étape est de simplement abandonner les étiquettes d'homme et de femme". Plus que du mouvement Queer, Rain Dove a une pensée allant dans le sens de la théorie du genre...
La théorie du genre : il n'est plus question de sexe
Passant par les organismes scolaires, religieux, par la littérature de jeunesse, la cinématographie, la théorie du genre est omniprésente dans la société d'aujourd'hui. Le couple hétérosexuel est toujours mis en avant avec la notion de famille. Les enfants sont endoctrinés de manière à ce qu'ils cherchent à se poser, à avoir leur petite famille, deux enfants et un chien. Pourtant est-ce là le meilleur exemple à donner ? De plus en plus de jeunes ont peur de finir seuls et sans famille comme si, à la manière des animaux, la reproduction était un enjeu vital et la seule utilité d'une vie.
Dans certains pays comme la Suède, la théorie du genre est contrée grâce à une éducation définie comme « neutre ». En effet, de plus en plus de parents cachent l'identité sexuelle de leur enfant aux yeux de la société et lui offrent un apprentissage composé de jouets ou même d'habits unisexes. De ce fait, l'enfant n'est pas influencé par des moeurs prônant des modèles restreints et peut faire le choix de sa vraie identité sexuelle.
Nonobstant, les bienfaits de cette éducation restent controversés puisque certains enfants manquant de confiance en eux pourraient ne pas réussir à s'affirmer dans leur identité et resteraient perdus.
Longtemps cantonnée de l’autre côté de l’Atlantique, la théorie du genre a débarqué en France au début des années 2000, et depuis elle s’y développe très rapidement : introduction dans certains manuels scolaires, création de crèches « neutres », obligation, introduite par Vincent Peillon, de former l’ensemble des enseignants à la lutte contre « les stéréotypes de genres », volonté de certains parlementaires de débaptiser « les maternelles » pour remplacer ce terme par un mot « non genré », mise en place de séminaires obligatoires pour sensibiliser tous les ministres à cette théorie …
Il est très difficile pour le non-spécialiste de comprendre les enjeux et les implications de cette théorie, tant elle repose sur des présupposés idéologiques en contradiction avec la réalité que vit l’immense majorité de nos concitoyens.
Le fondement de cette théorie consiste à nier la réalité biologique pour imposer l’idée que le genre « masculin » ou « féminin » dépend de la culture, voire d’un rapport de force et non d’une quelconque réalité biologique ou anatomique.
Dès lors le risque est de résumer « la théorie du genre » à un inventaire de mesures plus ou moins farfelues en perdant de vue l’ambition globale de cette théorie.
En effet, derrière chaque proposition (crèches neutres, lutte contre les stéréotypes de genres, développement de l’éducation sexuelle dès la maternelle, banalisation des changements de sexes, …) se cache une idéologie construite qui vise à remettre en cause les fondements de nos sociétés « hétéro centrées ».
Les sciences sont elles aussi contestées. La biologie, par exemple, est souvent présentée comme une science visant à imposer un « ordre hétérosexuel » qu’il faut donc « challenger » grâce à la théorie du genre...
Nous voyons bien que l'envie d'être différent peut parfois être poussée à l'extrême alors même que dans certains pays les transsexuels et homosexuels doivent se cacher pour avoir la vie sauve.
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