Les Différences Sexuelles
Partie 1
L'impact de la religion :
« Aux origines, les sexualités étaient régies par la religion. Toutes les sexualités hors procréation étaient considérées comme des pêchés et étaient punies par la loi que ce soit la sodomie, la masturbation ou encore le coït interrompu. Ce n'est qu'au XIXème siècle que la médecine en plein essor s'empare de la question de la sexualité. » Malick Briki.
Les racines de l'homophobie viennent en partie d'une confession religieuse très influente. Dans notre société plus particulièrement, c'est la religion chrétienne qui prédomine et dicte inconsciemment les dogmes de notre gouvernement. Cette dernière est encore très ancrée dans les esprits et accroit l'homophobie. A travers les époques, la perception des Hommes change. Plusieurs religions portent un regard négatif sur les gays et parfois même les condamnent. Il s'agit surtout des religions telles que l'Islam, le Christianisme, le Catholicisme ainsi que le judaïsme.
→ Le judaïsme : Ce sont seulement les relations sexuelles homosexuelles qui sont interdites ; celles-ci sont représentées dans la Torah comme des abominations : « Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination. ». Ce passage condamne uniquement les relations d'homme à homme. Les sentiments et le désir homosexuel ne sont pas condamnés.
→ Le Christianisme : L'acte homosexuel est considéré comme un pêché et est puni par la descente aux enfers après la mort.
→ Le Catholicisme Romain : Cette dernière est tolérante envers la condition ou tendance homosexuelle des croyants tout en rejetant les actes sexuels. Le mariage entre personnes du même sexe est prohibé et leur relation doit rester discrète.
→ L'islam : Au même titre que le Christianisme, l'Islam considère l'homosexualité comme un pêché mais cette religion va plus loin. En effet, la peine de mort est appliquée. Dans le Coran, il est écrit qu'Allah a détruit la cité de Loth qui exerçait ces pratiques.
Heureusement, certaines philosophies ne jugent et ne condamnent pas l'homosexualité comme le bouddhisme pour qui l'essentiel est de ne pas s'engager dans des actions ayant pour conséquence la souffrance d'autrui ou de soi-même.
Évolution des mœurs
Les premiers écrits homosexuels datent du XIème siècle et sont écrits de la main du plus ancien des troubadours connu : Guillaume IX d'Aquitaine. Ce dernier écrit des sonnets d'amour à un homme.
Au XVIème siècle, Michel-Ange avoue son amour pour Tommaso dei Cavalieri.
La révolution française de 1789 annonce un nouveau code pénal qui décriminalise l'homosexualité. Avant cette révolution, elle était considérée comme une maladie, comme quelque chose d'immoral et surtout un pêché pour la religion. Bien que les poursuites judiciaires aient cessées, les hommes gays sont toujours mal vus. En effet, au XIXème siècle, elle est synonyme de dégoût et devient taboue. La population considère alors cette orientation sexuelle comme contagieuse. Des établissements appelés « bordels » acceptent l'homosexualité mais sont fermés une fois découverts.
La peine de mort pour sodomie est alors remplacée par l'emprisonnement à vie.
Grâce au code Napoléon de 1804, l'homosexualité est enfin décriminalisée en France.
En 1885, l'Angleterre aboli la prison à vie et la remplace par deux ans de travaux forcés. Enfin, en 1897, la Fondation du Comité Scientifique Humanitaire (FCSH) lutte contre les discriminations auxquelles est confrontée la communauté homosexuelle.
Les philosophes des lumières ont un tout nouveau point de vue sur l'homosexuel et ne le condamnent plus.
Voltaire trouve par exemple des excuses à la pédérastie ( institution de la Grèce antique bâtie autour de la relation particulière entre un homme adulte et un garçon plus jeune ) mais pense qu'il faut des limites afin de préserver la reproduction.
« Tout ce qui est ne peut être ni contre nature, ni hors nature. » Denis Diderot.
Enfin au XIXème siècle, contrairement au XXème, la France est un pays précurseur en matière de tolérance et sa législation est la seule en Europe et dans le monde à ne pas condamner l'homosexualité en tant que telle.
Les XIXème et XXème siècles ne sont pas ,historiquement du moins, ce que l'on pourrait appeler des périodes de libertinage ou de changement de mœurs. Ces deux époques prônent la morale bourgeoise. Durant le XIXème siècle, des réformes de « protection » des mineurs ont étés appliquées afin de condamner les atteintes homosexuelles sur mineurs. Or, les mesures appliquées ne sont pas les mêmes dans tous les pays. En effet, contrairement à Oscar Wilde en Angleterre, Verlaine ne fut pas poursuivi par la justice française.
Verlaine est né en 1844 à Metz. Il est le mari de Mathilde Mauté avec qui il a un fils. Sa vie est chamboulée quand il rencontre Arthur Rimbaud en 1871. Il quitte alors femme et enfant afin de vivre une relation passionnée avec le jeune poète.
« Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a L'inflexion des voix chères qui se sont tues. »
Rimbaud est né en 1854 en France. Cet amoureux de Paris se détache petit à petit de ses études et ne parle que de politique et de littérature.
« Je m'entête affreusement à adorer la liberté libre »
Rimbaud est ami avec Breton qui connaît Verlaine. Arthur Rimbaud lui envoie ses poèmes avant de l'inviter à Paris. Dès leurs premiers échanges épistolaires, Verlaine est touché par les mots de Rimbaud. Il recopie certains de ses poèmes. En 1872, les deux amants vont en Belgique puis à Londres où ils mènent une existence d'errance. Les deux compagnons entretiennent une relation passionnelle dans une vie d'interdits.
Finalement Rimbaud rentre chez lui et retrouve Verlaine en 1873 à Bruxelles pour rompre. Verlaine tire à coup de pistolet sur son ami. A cause de plusieurs événements, Rimbaud s'éloigne de la littérature. A partir de 1875, il vagabonde dans toute l'Europe, Verlaine le retrouve une dernière fois à Stuttgart puis ils se séparent définitivement. Il ne pense vraiment plus à la poésie. Il va finalement vivre une aventure dans plusieurs pays d'Orient où il mènera une vie difficile.
Indirectement dans leurs œuvres, ils parlent l'un de l'autre. Par exemple, dans « Crimen Amoris » Verlaine évoque « le plus beau d'entre tous ces mauvais anges » qui « avait seize ans sous sa couronne de fleur. »
Longtemps après leur rupture, Verlaine publie « Ces passions », un poème où il clame aussi directement un amour entre hommes. Jusqu'à présent, les deux amants parlaient de « elle » dans leurs poèmes. Dans ce poème, Verlaine use méthodiquement de certains mots familiers, masculins, jonglant entre les deux genres.
Rimbaud meurt de la gangrène en 1891.
Une bonne partie de l’œuvre de Rimbaud a disparu, s'est faite oublier témoignant de son errance. Verlaine n'aura de cesse de rassembler et diffuser les traces de leur aventure. «Je me réjouis d'avoir inauguré la gloire de l’œuvre envers Rimbaud. » écrit Verlaine quelque temps, après la mort de Rimbaud.
« Avec moi seul tu peux être libre […] resonge à ce que tu étais avant de me connaître. »
« Je n'aime pas les femmes. L'amour et à réinventer. »
Oscar Wilde est né en 1854 en Irlande. Sa sœur meurt alors qu'il est encore jeune. Il mène une liaison avec Alfred Douglas après avoir eu un enfant. Son amour éclate au grand jour et il se confronte à un procès. A la suite de ce dernier, de nombreux londoniens le persécutent. Il sera d'ailleurs condamné à 2 ans de prison pour homosexualité. Il sera donc contraint aux travaux forcés. A sa sortie, il se détache d'Alfred Douglas et pense partir en France sous le nouveau nom de Sébastien Melmoth.
Il meurt de la méningite en 1900.
« Derrière la douleur, il y a toujours la douleur. La souffrance à l'encontre du plaisir ne porte pas de masque. »
Durant les années 1837-1901 l'Impératrice Victoria applique des lois très dures contre les gays mais les lesbiennes n'y sont pas soumises.
Depuis la révolution jusqu'en 1942 la France ne connait pas spécialement de loi par rapport à la sexualité. Mais sous Vichy, le chef du gouvernement introduit une loi de discrimination fondée sur le sexe des partenaires. La même année, le maréchal Pétain distingue l'âge de la majorité sexuelle : elle sera maintenue à 15 ans pour les actes hétérosexuels mais montera à 21 ans pour les homosexuels. Le régime de Vichy avait des discours d'une certaine violence contribuant à l'accroissement de l'homophobie et des gestes homophobes de toute une société au quotidien sur les homosexuels.
En 1960, le gouvernement de De Gaulle n'arrange pas vraiment les choses, l'homosexualité est classée comment étant un "fléau social" par un député qui donne le droit au gouvernement de légiférer pour la combattre.
Il ne faut pas oublier qu'il y a encore vingt ans l'homosexualité était considérée comme une maladie mentale (depuis 1968). Encore aujourd'hui certains “génies” mettent au point des traitements pour soigner les homosexuels. Nous pouvons notamment parler de ces chercheurs allemands qui, en 2011, essayaient de mettre au point un traitement homéopathique ayant pour but de guérir l'homosexualité. Évidemment cette initiative a été plutôt mal acceptée.
Les homosexuels ont milité pendant quelques années pour la dépénalisation et la démédicalisation de leur sexualité. En effet en plus des lois leur portant préjudice ils étaient traités comme des malades mentaux et souvent enfermés dans des hopitaux psychiatrique. Un homosexuel était diagnostiqué au même titre qu'un schizophrène ou un dépressif.
L'homosexualité est intégrée à la théorie de la dégénérescence par le médecin aliéniste R. von Krafft-Ebing en 1886. Cette théorie met en avant le fait que les maladies mentales se transmettraient de manière héréditaire. Par exemple, si votre mère est dépressive et votre père alcoolique vous avez de grande chance de naitre homosexuel.
Freud s'est beaucoup intéressé à la sexualité en général et à l'homosexualité en particulier. Il rejette d'emblée la théorie de la dégénérescence, pour lui la sexualité quelle qu'elle soit s'acquiert. Il ne valide cependant pas l'homosexualité comme étant un comportement sexuel normal, il la qualifie d'inhabituelle. Selon ses théories l'homosexualité viendrait d'une non-résolution du complexe d'Oedipe par exemple. Bien que le but de Freud soit de dé-psychiatriser l'homosexualité, on lui attribue des théories moralisatrices et rigides.
L'homosexualité sera traitée de différentes manières. Au début elle est traitée par une hygiène morale et physique irréprochable ainsi que par la lecture de la bible, cette méthode n'apportait pas ses fruits.
Plus tard d'autres techniques plus radicales sont adoptées, on pratique des castrations, on lobotomise certaines personnes alors que d'autres subissent des électrochocs. La "thérapie par aversion" est aussi pratiquée. Elle consiste à faire changer de bord un homosexuel en lui provoquant un effet désagréable devant une vision censée être agréable (par exemple lui montrer une scène pornographique gay et lui faire subir des électrochocs en même temps) ainsi la personne réagirait de manière négative à chaque acte homosexuel.
Au court des années 1960, surtout aux États-Unis sont remises en cause ces techniques de traitement et le fait que l'homosexualité soit vraiment une maladie mentale. Le lobbying gay se bat lors des congrès de l'Association des Psychiatres Américains, ce combat ne sera pas vain puisqu'en 1973 ce congrès organisera un débat : "L'homosexualité est-elle un diagnostic ?". Plusieurs arguments s'opposent, il y a ceux qui défendent le fait qu'il faut traiter et non punir et ceux qui mettent en avant le fait que trop peu de preuves scientifiques sont mise en avant pour faire de l'homosexualité une maladie mentale. Après ce débat houleux, l'homosexualité est retirée de la liste des maladies mentales aux États-Unis. Elle reste tout de même une sexualité anormale et en désaccord avec les valeurs propres de la personne, donc susceptible de mener à une souffrance psychiatrique. Elle est finalement considérée comme une pathologie à partir du moment où la personne en souffre et souhaite changer de sexualité.
"Mais qu'est ce qui faisait souffrir les homosexuels qui consultaient ? Leur homosexualité ou les préjugés qui l'entouraient, renforcés par le diagnostic d'homosexualité ? En fait, ces personnes souffraient surtout de l'opprobe jeté sur eux par la société et les autorités médicales." Explique le docteur Briki.
En France, l'homosexualité est dépénalisée sous François Mitterand en 1982 mais elle est une pathologie jusqu'en 1993 dans notre pays qui suit l'ordre de l'OMS. L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) la retirera de la liste des maladies mentales le 17 mai 1993, date retenue pour célébrer la journée mondiale contre l'homophobie.
Dans certains pays, l'homosexualité est toujours traitée comme une pathologie alors que les homosexuels sont considérés comme des criminels dans d'autres.
Robert Badinter, le ministre de la justice de Mitterand, dira fin 1981, après l'adoption d'une loi contrant les précédentes visant à réprimander les actes homosexuels, que "L'Assemblée sait quel type de société, toujours marquée par l'arbitraire, l'intolérance, le fanatisme ou le racisme, a constamment pratiqué la chasse à l'homosexualité. Cette discrimination et cette répression sont incompatibles avec les principes d'un grand pays de liberté comme le nôtre. Il n'est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels, comme à tous ses autres citoyens [...] La discrimination, la flétrissure qu'implique à leur égard l'existence d'une infraction particulière d'homosexualité les atteint -nous atteint tous- à travers une loi qui exprime l'idéologie, la pesanteur d'une époque odieuse de notre histoire."
En 1982 nous revenons à un climat plus amical, une indifférence légale est réinstaurée comme dans la période de 1791 à 1942.
Le 4 août 1982 l'homosexualité est dépénalisée en France parallèlement à la découverte du SIDA.
Le SIDA, un tournant dans le monde gay :
Le SIDA est le résultat d'un virus nommé VIH (Virus de Immunodéficience Humaine). Cette maladie affaibli le système immunitaire et rend la personne contaminée d'autant plus vulnérable aux infections. Le SIDA a été découvert en 1981 par des médecins américains et depuis il aurait causé la mort de plus de 30 millions de personnes. Le virus du VIH se transmet de plusieurs manières, par le sang, le sperme, les sécrétions vaginales, le lait maternel ou le liquide pré-éjaculatoire. Bien que quelques traitements soient capables de retarder l'apparition du SIDA en ralentissant le développement du virus, aucune médicament ou vaccin n'est capable de guérir cette maladie.
Le virus est découvert un peu par hasard et les premières personnes infectées sont toutes homosexuelles, la maladie est donc provisoirement nommée "syndrome gay" ou "cancer gay". En France aussi le virus fait son apparition, les homosexuels sont placés au premier plan et on a tendance à dire que cette maladie a fait son apparition pour punir leur sexualité anormale. A cette époque là, on ne s'imagine pas encore que cette maladie va être une vraie pandémie.
Évidemment, les années 1980 sont synonymes de recherches, comment peut-on soigner ce virus ? Le nombre de malade s'accroit rapidement et les hôpitaux deviennent de vrais mouroirs, et le nombre d'homosexuels touché ne cesse d'augmenter. En effet nous sommes en pleine expansion du phénomène et les homosexuels se retrouvent entre eux, cela rentre encore dans nos clichés mais il est vrai que la communauté gay des années 1980 est assez ouverte et ses membres ont tendance à multiplier les conquêtes et les partenaires sexuels. Le communautarisme est à son apogée et les revues gays françaises ont tendance à diminuer le fléau en disant qu'il ne faut pas pour autant arrêter de se faire plaisir.
"Mieux vaut mourir du SIDA que d'ennui" d'après le magazine Masques. Ce déni et cette réduction de la maladie durent jusqu'au milieu des années 1980.
En outre, nombreuses associations voient le jour pour venir en aide aux malades; dès 1984 l'association Aides est créée, une ligne téléphonique est mise en place, des brochures et des préservatifs sont distribués, on en parle même dans les magazines dédiés aux gays. Des médecins s'allient à la cause et les gays reçoivent des interventions de militants visant à les sensibiliser par rapport à cette maladie. Le prix des préservatifs baisse et grâce à toutes ces associations, tout est mis en place pour diminuer le risque de contamination. Néanmoins, beaucoup d'homosexuels controversent la mise en place de ces associations, ils ne voient le SIDA que comme une invention de l'extrême droite visant à terroriser et affaiblir les homosexuels.
Mais une question se pose toujours, alors que le nombre de malades du SIDA augmente encore chez les homosexuels en 2017 comment se fait-il qu'ils soient les plus touchés ? Les homosexuels sont-ils plus touchés par le SIDA à cause d'un manque d'information au niveau de l'éducation ?
En effet, aujourd'hui nous avons des interventions de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles "protégez vous", "prenez la pilule" mais cela vise principalement les hétérosexuels. Les homosexuels ne sont pas visés par ces campagnes et par conséquent ils ne se sentent pas concernés. Ainsi, l'automatisme du préservatif est beaucoup moins présent que chez les hétérosexuels alors même que les risques de contamination lors des relations sexuelles anales non protégés sont plus élevés.
N'oublions pas que de nos jours, la prévention devient plus ouverte et les homosexuels sont directement visés par des campagnes de publicités comme celle contre le SIDA qui a fait polémique récemment. Certaines communes ont demandé à ce qu'elles soient retirée près des écoles (preuve de plus que l'éducation a tendance à fuir le sujet "homosexualité") et finalement les affiches ont été retirées partout en France.
Autre facteur, aujourd'hui, les séropositifs (personnes vivant avec le VIH) peuvent mieux vivre grâce à l'évolution de la médecine. Ainsi, les gens pensent que ce n'est pas si grave. De plus, les personnes séropositives sont victimes de discriminations et n'osent pas dire qu'elles sont malades, cela contribue à "l'effacement" de la maladie. Les jeunes surtout -ceux qui n'ont pas connu la découverte et la peur du SIDA au tout début- se sentent de plus en plus intouchables par la maladie.
Plus récemment, le chemsex, phénomène ancien est revenu sur le devant de la scène. Véritable carton dans le monde gay (visible aussi chez les hétérosexuels), le chemsex consiste a prendre part dans une relation sexuelle durant plusieurs jours tout en étant sous l'emprise de la drogue. De nombreuses "soirées Chemsex" existent (le phénomène étant d'autant plus notable au Royaume-Unis) et le fait de multiplier les partenaires sexuels tout en étant sous l'emprise de drogues a tendance à augmenter les risques de contamination au VIH. De plus les drogues consommées le sont sans modération et augmentent les problèmes de santé chez les sujets les plus fragiles, notamment ceux ayant déjà des problèmes psychologiques. Ainsi, le risque de suicide est plus élevé.
Bien-sûr, ce ne sont pas les seules choses qui peuvent expliquer que les gays soient plus touchés que les hétérosexuels par le SIDA mais ce sont certainement les plus actuelles ou les plus évidentes.
Avant l'apparition de cette maladie, la plupart des personnes incomprises ou rejetées par leurs proches pouvaient trouver du réconfort auprès de la "communauté gay" (certains le font encore aujourd'hui) mais lorsque que le SIDA est apparu, les personnes séropositives rejetées l'étaient encore plus par cette communauté aux allures de jardin d'Eden. C'est comme ça que certaines personnes ont du s'enfoncer encore plus dans leur solitude. Si les séropositifs sont discriminés de manière générale, ceux qui ont une autre couleur de peau ou ceux qui sont homosexuels par exemple, le sont d'autant plus par les "leurs".
Un certain communautarisme :
Aujourd'hui, avant de prendre la parole, on doit faire l'aveu de sa sexualité. Nous sommes à une époque de confession publique obligatoire. La société individualiste a laissé de côté la recherche du sens des valeurs communes :
“Une communauté où on vous demande si vous êtes « top ou bottom » avant même de vous demander votre nom.”
La communauté LGBTQ+ affiche une spécificité identitaire poussée à l'extrême. Cette dernière découpe, divise les individus. Elle réduit la personne à un acte en particulier, à une fraction de lui-même, on associe énormément la sexualité à une identité profonde. On confond souvent les gens à leur attirance sexuelle : «le gay derrière toi», «ta voisine lesbienne». Or, on ne dirait pas : «le coiffeur hétéro».
La communauté LGBTQ+ créé une séparation des homosexuels et des hétérosexuels. Ce mouvement radicalisé nous amène à nous poser la question suivante : Les LGBTQ+ veulent-t-ils se fondre dans la masse ou au contraire, avec cette communauté, créer une distinction entre eux et les personnes considérées comme «normales» ?
C'est dans les années 1980 qu'un réel citoyen gay est né. Leur identité repose sur une série de stéréotypes : l'homosexuel se lève le matin en écoutant une radio gay, il travaille dans un établissement gay et danse le soir dans des boîtes de nuit, enchaînant les histoires sans lendemain. C'est de cette époque que jaillissent les premières critiques contre la ghettoïsation et la mise en lumière d'une tendance au repli identitaire et une tentation communautaire.
Cette séparation communautaire peut être qualifiée de ghettoïsme. En voici quelques exemples : les Paris Gays Games (jeux olympiques); des plages; des prisons; des maisons de retraites réservées aux homosexuels; des piscines municipales ayant des horaires dédiées aux gays; des quartiers gays comme Le Marais à Paris.
Même la Gay Pride peut-être considérée comme une forme de communautarisme. Cet événement est utilisé pour « montrer » la présence des homosexuels et en défendre la cause. Néanmoins, cette manifestation reste , aux yeux de la population, une façon de se montrer, d’exagérer et d'autant plus séparer les gays de la société.
Néanmoins, et là se tient le plus grand paradoxe de la communauté LGBTQ+, au sein même de la communauté s’érigent des "clans". Afin de traiter ce sujet, nous allons nous appuyer sur le témoignage d'un homosexuel vivant au Québec, l'étudiant Fadi Mohamedieh.
" J'ai immédiatement réalisé qu'être différent, au sein d'une communauté déjà à la marge, est à proscrire. Qui aurait cru qu'une communauté luttant pour la tolérance soit, en fait, une des plus intolérantes et fermées concernant ses propres membres ? Les étiquettes et moules pleuvent en quantité industrielle. De plus, n'ayez pas le malheur d'être d'origine différente. Bien souvent, vous entendrez certains arborer des listes d'ethnies n'ayant aucune chance auprès d'eux. Soyez caucasien, ou du moins ayez une apparence s'y rapprochant. C'est ce qui m'a sauvé. Ne confondez pas cette attitude avec du racisme, seulement des préférences très sélectives. "
Certains homosexuels entretiennent l'idée hétérosexuelle de l'homme viril et de la femme féminine.
« N'ayez surtout pas le malheur d'être quelque peu «efféminé» en tant qu'homme, les foudres de certains homosexuels sur vous seront effroyables. Il vous faut être masculin et viril – en fait, je n'ai rarement été témoin d'un tel machisme, aussi surprenant que cela peut paraître. La culture de la virilité, du muscle, du masculin. La même réalité prévaut pour les lesbiennes – le plus féminin vous serez, le mieux vous vous en tirerez. »
Le paradoxe est énormément présent au sein même de la communauté homosexuelle, en effet, eux-mêmes veulent être intégrés dans la norme, or il se rangent dans des cases.
“Ils ne veulent pas être “étiquetés” comme homosexuels, pourtant ils sont eux-mêmes des étiqueteurs hors pair. En bref, plus vous aurez l'air hétérosexuel, ou devrais-je dire le moins vous aurez l'air trop “homosexuel”, le mieux la vie sera pour vous.”
Enfin, cette dite communauté est parfois incomprise par ses membres.
“Devrions-nous réellement parader pour une dite fierté ? D'un côté il est absolument essentiel de ne jamais avoir honte de notre identité en tant que personne individuelle. Mais, d'un autre côté, jamais je ne paraderais pour la fierté de cette communauté dont j'ai gravement honte. La vraie question est de savoir si la communauté gay existe vraiment. Au sein de tout ce ramassis de n'importe quoi, il est légitime de nous demander ce qui nous unit vraiment, mis à part notre orientation sexuelle.”
De nombreuses tensions subsistent car beaucoup d'homosexuels ne comprennent pas le comportement de ce qui devrait être une communauté unie et emplie d'amour. Les homosexuels entretiennent une propagande conformiste envers surtout les plus jeunes pour leur faire croire, que face à la terreur homophobe, ils doivent se considérer comme une communauté et suivre aveuglément ses chefs. Car l’union fait la force. D’où la construction de ce système communautaire autour des homosexuels. Ce communautarisme est d'ailleurs démontré par l'utilisation d'un drapeau propre aux homosexuels.
Ici, nous avons étudié essentiellement le cas des homosexuels mais les transsexuels sont aussi touchés par ce communautarisme et même les asexuels ( personnes qui ne ressentent pas d'attirance sexuelle ) possèdent leur propre drapeau.
Après avoir analysé céans l'histoire de l'évolution des mœurs, nous allons nous pencher sur un problème plus sociétal et comprendre comment il est possible de s'assumer à l'heure d'aujourd'hui.
![]() "En les gays nous croyons", un jeune homme lors d'une manifestation LGBTQ+ | ![]() Rimbaud et Verlaine; Le coin de table, Henri Fantin-Latour, 1872 |
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![]() Oscar Wilde, 1883 | ![]() Logo de l'association Aides |
![]() L'une des affiches du ministère de la santé ayant fait polémique récemment | ![]() Le drapeau LGBT et le drapeau national dans le quartier du Marais à Paris |
![]() Drapeau assexuel |






